Le 8 mars dernier, aux premiers heures du matin, un avion de la compagnie Malysian Airlines, le vol MH370 Kuala-Lumpur - Pekin a disparu, sans laisser la moindre trace. Il contenait a son bord 239 personnes, dont 152 chinois, 50 malais et 4 francais. 15 jours apres le drame, les enqueteurs de 26 pays, ayant mobilise toutes les ressources humaines et technologiques possibles, sont toujours incapables d avancer une hypothese parfaitement coherente pour expliquer la catastrophe. Ici en Malaisie, les images du boeing 777 sont partout: "Pray for MH370" peut-on lire a tous les coins de rue. Sur toutes les radios, on ne fait que ressasser en boucle ce que l on sait. C est devenu le sujet favori de discussion dans les taxis. Retour sur les differents rebondissements de l affaire.
L avion a disparu a la frontiere meme entre les espaces aeriens de la Malaisie et du Vietnam, a ce moment ou il disparait d un ecran et apparait (ou pas) sur un autre. A 1:19 AM, derniere communication avec les pilotes. Puis plus rien.
Des images de sattelites militaires ont montre dans les jours qui ont suivi qu un appareil non identifie etait apparu sur leurs radars, a l est de la peninsule, dans la mer d Andaman, a l oppose de la trajectoire supposee du MH370. Apres plusieurs deliberations, l Armee royale thailandaise a egalement conclu que ce vol non indentifie etait bien le boeing de Malaysian Airlines. A cette epoque, le Premier Ministre de Malaisie avait fait une declaration, ecartant l hypothese terroriste. En effet, information des plus etranges, aucun passager de l avion n a essaye de communiquer avec ses proches. Meme si les telephones portables avaient ete confisques, sur 239 personne, au moins une aurait du reussir a communiquer, a l ere du smartphone. Le 11 septembre 2001, de nombreux passagers avaient reussi a telephoner ou a envoyer des sms a leurs proches, pour les avertir de la catastrophe imminente. Ici, rien, absolument rien. Aucun groupe terroriste n a par ailleurs revendique l attentat, ni demande la moindre rancon. Les enqueteurs se tournaient plus vers une explosion en plein vol, ou un dereglement d appareil, entrainant un crash en pleine mer, comme pour le vol Air France Paris-Rio en 2009.
Et puis, la semaine derniere, rebondissement. Le gouvernement malais, conjointement avec les enqueteurs du FBI, annonce detenir des preuves que les systemes de communication de l avion ont ete coupes volontairement. Le dernier contact avec les pilotes remonterait au moment de changement d espace aerien: le pilote aurait alors lance a la tour de controle de KL: "Allright, goodnight", et coupe juste apres ca le transpondeur. D autres appareils de communication, notamment ceux servant a localiser l avion et a indiquer des donnees physiques sur le vol avaient ete egalement debranches manuellement quelques minutes plus tot. Le changement de trajectoire a ete par la suite confirme comme etant delibere. Les enqueteurs se tournent alors vers le pilote et son co-pilote, MM Zaharie Ahmed Shah et Fariq Abdul Hamid. Les deux pilotes ont un casier vierge, le capitaine a travaille pendant pres de 30 ans chez Malaysia Airlines. Le seul element "a charge", qui n en est pas vraiment un: le pilote etait partisan de l opposant, Anwar, condamne la semaine d avant le drame a 5 ans de prison pour Sodomie. Rien ne vient etayer la piste des enqueteurs...
Puis survient cette nouvelle information sur la trajectoire de l avion. Les moteurs Rolls Royce de l appareil sont en effet equipes d un systeme de detection, qui envoie des informations toutes les 30 minutes au constructeur, au Royaume-Uni. Ces signaux montrent que l appareil a continue de voler pres de 5h apres sa disparition des radars! Des projections sont faites, avec les reserves de carburant et la vitesse potentiel de l avion, determinant une tres large zone. Les enqueteurs determinent deux couloirs de recherche (en rouge sur la carte), le couloir nord traversant de vastes etendues du continent asiatique, allant jusqu au Kazakhstan. Le couloir sud, en ce moment privilegie, s etend au sud-ouest jusqu au large de l Australie.
Il y a quelques jours, des images de satellites australiens puis francais ont mis en evidence des objets au large de l Australie, dans l une des zone les plus inaccessibles du globe, de taille suceptible pour etre des debris d avion. Les recherches vont cependant etre extremement difficile.
Au total, la force international de recherche comprend aujourd hui 26 pays, mettant a disposition avions, batiment de guerre, sous-marins. La Chine, la Russie, et l Australie ont detourne des satellites pour passer les environs au peigne fin. Depuis la decouverte des objets flottants au large de Perth, les australiens ont pris le devant des recherches. Le gouvernement repete depuis hier qu il s en remet aux experts envoyes par la France, a la pointe dans le domaine des catastrophes aeriennes depuis la catastrophe du Paris-Rio en 2009.
Aujourd hui, les enqueteurs sont incapables d en savoir plus sur les causes de la mysterieuse disparition. L enquete pietine. Tous attendent la decouverte des boites noires. Cette affaire n a pas de precedent. Il y a eu un detournement delibere de l appareil. Par qui? Le pilotes? Aucun mobile valable n est avance. Quelqu un dans l equipage qui saurait piloter? Apres avoir passe au crible les casiers des 227 passagers, tous semblent blancs comme neige, a part les deux iraniens ayant embarque avec de faux passeports autrichiens. L enquete a montre par la suite qu il y avait peu de chance que ces deux passagers soient impliques dans l affaire, et qu ils avaient embarque dans l avion sous de fausses identites pour emigrer clandestinement en Europe. Les enqueteurs francais ont mis plus de deux ans a repecher l airbus d AF dans l ocean Atlantique. Le mystere reste pour l instant total...
UPDATE DE DERNIERE MINUTE (21/03, 22h (heure locale)):
La marine australienne vient d annoncer avoir loalise une zone de debris, qu elle devrait attendre dans les heures a venir!
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