Escaliers de Batad
Batad
Une des nuits les plus calmes de mon voyage... Petit déjeuner avec mon hôte, petite grand-mère adorable. Ce n'est pas souvent qu'elle croise des visiteurs indépendants, et généralement les tours font le trajet en sens inverse. Elle m'indique la direction pour Cambulo, le prochain village sur ma route, en longeant la rivière des deux côtés de la vallée.
Le trajet Pula-Cambulo se fait intégralement au milieu des rizières en terrasse. Il n'y a pas de "chemin": il faut en fait marcher en équilibriste sur les petits rebords, de pierres ou parfois simplement de terre qui délimitent la terrasse, avec un dénivelé compris entre un et deux mètres. C'est un vrai labyrinthe: ca monte ca descend, rive droite, rive gauche. Pour passer d'une terrasse à une autre, des pierres latérales dépassent volontairement de la terrasse inférieur, ce qui constitue une espèce de petit escalier: c'est comme un jeu de piste que de passer la main sur le mur pour essayer de déceler ces pierres, qui ouvrent le passage vers l'étage supérieur. J'ai énormément apprécié faire ce passage par moi même: seul au milieu des rizières, à choisir à chaque moment ma terrasse dans les milliers de voies possibles, extra!
Déjeuner à Cambulo, petit village mignon, mais cher. Je préfère continuer ma route jusqu'à Batad, pas si loin en fait. Comme la veille, le temps se gâte en fin de journée. Le ciel devient noir, et le vent se lève dangereusement au moment où le chemin m'amène au sommet. Se dresse soudain devant moi un gigantesque amphithéâtre de rizières, les plus belles de la région, au creux duquel repose le petit village endormi de Batad. A ce moment, l'orage éclate vraiment, et je me retrouve à descendre à toute allure les marches très hautes et à pic menant au creux de la vallée, sans aucun garde-fou, le vent se prenant dangereusement par bourrasques dans mon backpack. Moment intense d'adrénaline, quand je dévale les rizières au milieu du vide, le tonnerre résonnant dans la montagne juste derrière moi!!
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