Je quitte Maiti ce matin, qui descend vers Siem Reap voir Angkor Wat. Escalade de la montagne. Mathilda serre a moitie son moteur dans la montee. Ca commence bien. Un petit plein d huile, et tout repart. Je suis vraiment en stress. La Thailande n est pas le Vietnam, le Cambodge ou le Laos. Mon pote Chris (Allemagne) est la seule personne que je connaisse qui ait jamais reussi a passer, mais du Laos. Je ne veux pas avoir de regret: je vais tenter le tout pour le tout.
A mon arrivee, la frontiere est fermee. Une foule de militaires, depareilles comme au Prasat Preah Vihear, se rassemblent les mains dans les poches, discutent. Les ennuis commencent au check out: j ai perdu la carte de depart, qui a du glisser de mon passeport. Je pensais que ca n avait pas d importance, dans la mesure ou on m en a donne un nouvelle a chaque sortie. Un interprete militaire vient me crier dessus: "Tu mens, tu ne l a pas perdue, tu l a enlevee volontairement, pourquoi est ce que tu me mens?". En soit, je m en fous un peu, il faut que je quitte le pays aujourd hui, nous voulons la meme chose, mais je suis pannique de l enerver, car passer une moto releve plus ou moins de la faveur. Je garde mon sang froid, m excuse platemment, ecrit sur une feuille que je jure sur mon honneur l avoir reellement perdue etc... Ils me laissent passer. Au custum khmer pour ma moto, je tourne juste le guidon, faisant apparaitre la gravure "Thailand", bidon, mais qui les satisfait: ils me laissent passer sans controle.
Cote Thailande, c est une autre affaire! Rien a voir. Les militaires sont hyper serieux. Ils portent un uniforme commando noir parfaitement ceintre, beret sur le cote, backpack, rangers, mitraillette au poing. On sent la difference de ton. Ils checkent la moto de A a Z, prennent plein de photos. Ils me laissent finalement passer, apres 1h a remplir des papiers, a me poser 1 milliard de questions. Mais j y arrive!
Victoire, je suis en Thailande!!!!!! Niveau 4 a moto.
Je suis completement depayse, meme si c est la seconde fois que je viens dans ce pays. On roule deja a gauche. Finies les petites routes: ici on roule sur de grandes autoroutes, toutes droites, en parfait etat, ou les gens vont beaucoup plus vite que dans les pays voisins. Retour des petits drapeaux jaunes et des portraits du Roi a tous les coins de rue. La nourriture est elle aussi differente: il s agit toujours de noodle soups, mais infiniment plus savoureuse, avec milles aromes. Un delice!
Je passe la nuit a Khorat, ville ou je suis passe le 13/10. A l epoque, j etais dans la pire semaine de mon voyage. J avais echoue le stop, et me sentais prive de liberte. Je reviens en conquerant, avec Mathilda! Par ailleurs, elle a repete un amortisseur sur la route, mais j ai reussi a le changer avec un grand pere Thai qui m a ammene en voiture chercher des pieces.
Ville Thailandaise, incomparable. Les gens bien habilles, les rues propres, 7 elevens a tous les coins de rue... Pas la meme ambiance! Je me ballade dans la ville de nuit. Des meetings, un rouge et un jaune (voir article sur le Shutdown de Bangkok) se repondent sur la place centrale. Aucun d eux n est tres suivi!
En rentrant a l hotel, je lis un peu plus en details les papiers des officiers Thais. Je realise alors que je suis Echec et Mat. Game over par l armee Thailandaise. J ai signe un papier d importation temporaire de vehicule, qui stipule que je dois ramener la moto au Checkpoint avec la Laos de Chong Mek (Pakse, celui empreinte le 16/10), que j avais donne au hasard avant le 13/02, faute de quoi, je devrai m acquitter d une ammende de 60 000 B, soit 1 500E. Fini de jouer, contrairement au Laos/Cambodge/Vietnam, ici mon passport est scanne electroniquement. Lorsque je passerai la frontiere, s affichera sur leurs ecrans tous les papiers et meme les photos de la moto. Je n ai plus le choix. Game over par la technologie. Je vais donc aller a Bangkok jusqu a la fin de la semaine, puis, je prendrai la route du Laos, a Pakse, la vendrai, et repartirai rejoindre Julien en Birmanie.
Contrairement a la premiere fois, quand j avais vendu Paulette a Saigon, ici je n ai pas de regret. Je sais que j ai fait tout ce que j ai pu. J ai tout tente, mais la je suis arrive au bout. Il y a une difference entre jouer avec la police cambodgienne, et etre trace electroniquement par les Thais. Apres en soit je le prends bien. Meme si les 750 km qui me separent de Pakse par l autoroute promettent d etre un peu chiants, je suis content de retourner la bas: c est la ville ou j ai rencontre Paulette: symboliquement, la boucle en moto sera terminee. Et j ai reussi a passer en Thailande, meme si ce n est que pour un court temps, c est un petit exploit. Le roadtrip en moto touche a sa fin, je vais apprendre une nouvelle facon de voyager, mon ami Julien de Nantes, qui me rejoins le 03/02 a Rangoon etant un auto stoppeur invetere, je considere la transition parfaitement adaptee. Mais pour le moment, direction Bangkok!
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