jeudi 2 janvier 2014

24/12: Choeng Ek: Killing Fields (Champs de la Mort)

Stupa du Souvenir, contenant les ossements deterres des fosses collectives de Choeng Ek.


Vetement sorti de terre

Fosse commune



Dents sortant de terre.

Killing Tree, au pied duquel on assissinait les nouveaux-nes. 


Ossements remontant progressivement des fosses de Choeng Ek.




Nous continuons dans l horreur, avec les Killing Fields de Choeng Ek, a quelques km au sud de Phnom Penh. Apres leur sejour a la prison S21, les detenus etaient amenes dans ce lieu maudit de nuit, et executes sommairement. Si en 1975 un camion dechargeait une trentaine de passager toutes les 3 semaines environ, en 1979, au fur et a mesure que le regime s enfoncait chaque jour un peu plus dans la folie, on tuait ici chaque nuit pres de 200 prisonniers. Les armes et les balles coutant cher, les prisonniers etaient executes avec les "moyens du bord", tres souvent des outils de jardinage, pelle, pioche, machette, marteau, de temps a autre egorges a l aide de palme de Palmiers a sucre, extremement tranchantes. Pour masquer les bruits du massacre, les Khmers Rouges diffusaient toute la nuit des chants revolutionnaires. L audioguide, tres bien realise, nous donne un appercu des derniers sons probablement entendus par les victimes de Pol Pot et de ses sbires: d horribles clameurs gresillantes, accompagnees du bourdonnement du moteur diesel alimentant le groupe electrogene... 

Aujourd hui encore, les fosses de Choeng Ek vommissent toujours des ossements et des bouts de tissus, qui remontent lentement a la surface lors de fortes pluies. On se promene ici au milieu de dents, de fragments d os, a meme le sol... Ils sont laisses comme preuve a charge contre les dignitaires Khmers Rouges, et ramasses par les gardiens tous les trois mois...

On atteint l horreur supreme au pied du Killing Tree, l arbre de la Mort. Sur cet arbre, pour des mesures "d economie", on fracassait le crane des enfants de bas age, devant les yeux de leur mere, executees quelques minutes plus tard. A la liberation par l Armee Vietnamienne en 1980, on retrouva sur cet arbre des fragments de cranes, de cervelle et de cheveux encastres dans l ecorce. Dutch, gardien en chef de la S21, et un des principal collaborateur de Pol Pot, s effrondrera au pied de cet arbre lorsque le tribunal international lui imposera la visite de Choeng Ek. Mais pourquoi massacrer des enfants? Une citation de Pol Pot: 
"Pour eradiquer une mauvaise plante, il faut arracher toutes ses racines." Un condamne a mort etait de fait souvent rejoint par le reste de sa famille... Autre citation du leader de l Angkar:
"Mieux vaut tuer un innocent que laisser un enemi en liberte" ...

En 1979, le Vietnam communiste envahit le Cambodge, et met fin au Regime Khmer Rouge. Les viets instaurent un regime semblable au leur, avec d anciens dirigeants de l Angkar, ayant fuit au Vietnam lors des purges. D abord liberateurs, les viets occuperont le Vietnam jusqu en 1989. Jusqu en 1998, Pol Pot, ayant gagne le maquis a l Ouest du Pays, puis en Thailande, continuera d inquieter le Cambodge. 

Fait des plus INVRAISSEMBLABLES, et qui est toujours incompris par les Cambodgiens d aujourd hui, dans la mesure ou le gouvernement de la Republic Populaire du Cambodge (1979-1989) avaient ete parachute par les vietnamiens, en periode de Guerre Froide,  les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France et meme les Nations Unies continuerent a recevoir Pol Pot et les Khmers Rouges comme interlocuteurs legaux du Gouvernement Cambodgien, malgre le genocide admis de tous! Au total, 3 millions de Cambodgiens, sur une population totale de 8 millions en 1975 moururent dans des conditions inhumaines de la main des Khmers Rouges, ce qui en fait, en terme de proportion d une population donnee, le plus grand Genocide de l Histoire de l Humanite. Il faut attendre 1994 pour que les KR soient ENFIN declares illegaux, et que des proces internationaux voient le jour. Pol Pot echappera a la justice, en mourant en 1998. Son nom reste maudit pour les Cambodgiens d aujourd hui. 

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