mardi 7 janvier 2014

4 - CAMBODGE: Des communistes a la tete d un Etat Democratique

Contrairement au Vietnam et au Laos voisins, le Cambodge n est pas une dictature communiste, constitutionnellement parlant tout du moins. Dans la constitution lao ou viet, un seul parti est autorise: le Parti Communiste, qui EST l Etat. Au Cambodge, il existe un pluralisme politique, et plusieurs partis s affrontent a chaques elections. Cependant, dans la pratique, le Parti du Peuple Cambodgien, PPC, detient le pouvoir depuis 1979, annee de la liberation par l Armee Vietnamienne. Retour sur l Histoire post-Khmer Rouge et la politique actuelle du Cambodge, en terminant par les recents evenements de Phnom Penh. 



4 - CAMBODGE: Des communistes a la tete d un Etat democratique


 Liberation de Phnom Penh par les Vietnamiens, Janvier 1979


En 1979, a la chute du regime des Khmers Rouges, les Vietnamiens liberateurs remplacent le Kampuchea Democratique par la Republique Populaire du Kampuchea. Comme son nom le laisse sous entendre, il s agit d un regime a Parti Unique, sur le modele des actuels Vietnam et Laos. Ce regime durera de 10 ans, de 1979 a 1989. Les nouveaux maitres du pays sont des anciens Khmers Rouges, persecutes par Pol Pot, ayant gagne le Vietnam, et revenus en liberateurs. L actuel Premier Ministre, Hun Sen, en poste depuis 1985, est de cette generation. S il s agit d un regime peu democratique, il y a un monde entre la folie khmer rouge de cooperation agricole nationale auto-suffisante genocidaire et le nouveau regime. 


 Hun Sen, Premier Ministre du Cambodge (1985- ) (CPP)


Une periode trouble s etend entre 1989 et 1993, ou l ONU prend temporairement la direction du pays, sous le nom d un programme appele Apronuc. 

En 1993, le Cambodge voit sa Monarchie (constitutionnelle et democratique) restauree. En mai, le Funcipec, compose d alliances diverses triomphe du Parti du Peuple Cambodgien (PPC) (anciens communistes de la Republique Populaire) de quelques sieges. Sous la menace d une secession des provinces orientales, le nouvel Etat se retrouve momentanement avec deux premiers ministres, Norodom Ranariddh de la famille royale pour le Funcipec, et... Hun Sen pour le CPP. En 1997, apres des heurts violents, ce dernier depose le "second premier ministre", et se retrouve une fois de plus a la tete de l Etat. Les elections de 1998 donnent le CPP victorieux. 

Les premieres elections municipales de 2002 desserent un peu l emprise communiste. Cependant, jusqu a aujourd hui, le CPP demeure seul maitre du pays.


Sam Rainsy, leader du Parti du Salut National, principal opposant


Cependant, aux elections de juillet 2013, le Parti de l opposant Sam Rainsy, le Parti du Salut Cambodgien, realise une percee inatendue, et auraient potentiellement gagne les Elections. Apres de nombreuses deliberations secretes, le CPP en sort officiellement vainqueur... Depuis, les partisans de l opposition defilent a Phnom Penh, reclammant la demission du Premier Ministre. 




Les rangs des opposants ont la semaine derniere ete grossis par les ouvriers des usines de textile, en greve depuis plusieurs mois. Ces derniers manifestent regulierement pour obtenir une augmentation de salaire, dans un secteur clef de l economie cambodgienne (leur salaire s eleve pour l instant a 80 dollars americains par mois). Vendredi 02/01, une repression policiere a fait trois morts. Le lendemain, samedi 03/01, les syndicats decident rejoindre les rangs de l opposition dans leur lutte contre le gouvernement. Lorsque j ai quitte Phnom Penh, les rues etaient barrees par des policiers des forces anti-emeutes (GRK), et de nombreux helicopteres patrouillaient au dessus de la ville. Samedi soir, le Premier Ministre annoncait l interdiction de defiler aux partisans de Sam Rainsy. L opposition a declare etre en pleine reflexion sur la conduite a tenir. Phnom Penh est actuellement calme... 


 Cambodian People s Pary (CPP) (Communistes au pouvoir)

 Funcipec, ancien alliance des annees 80 contre la Republique Populaire

 Party d Opposition de Sam Rainsy, principal opposant au Regime.






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