lundi 30 juin 2014

Poupée Delvigne!


1 - Golden Triangle, Sob Ruak, THAILANDE 

2 - Doi Inthanon, THAILANDE

3 - Ban Lung, CAMBODGE

4 - Hauts plateaux Shan, BIRMANIE (avec la 6e de Julien)

5 - Rantau Abang, MALAISIE

6 - En haut du Gunung Sibayak, Berestagi, Sumatra, INDONESIE

7 - Rizières en terrasse de Pula, Luzon, PHILIPPINES



Le parcours de ma Poupée Delvigne, une des 5 poupées russes que Julien nous avait donné avant notre départ, avec pour mission de les photographier aux quatre coins du monde. J'avoue que de mon côté on ne peut pas dire que j'ai vraiment assuré, je l'avais rarement avec moi, ou oubliais de prendre un cliché au moment voulu... Bon du coup voilà Julien, de mon côté ça sera 7 photos de 6 pays! 



dimanche 29 juin 2014

24/05: Good bye Bangkok



Goodbye Bangkok


Lever au petit jour. It's time to go... Mon ami Phi Joe me dépose à l'aéroport. Fait étrange: il quitte son appartement dans deux jours, et part voyager un mois en Europe de l'Est. Les rôles sont inversés! A son retour, il déménagera pour un nouveau job à Singapore. Il rend donc son studio de Bangkok, ce qui a le plus ressemblé à un "chez soi" pour moi en Asie. C'est drôle, cela renforce le sentiment que j'ai que ces 9 mois en Asie ont été une espèce de rêve, quelque chose d'irréel, et qu'après mon départ, tout ce monde disparaîtra, s'effacera comme à mon "réveil"... Take off. Impossible pour moi de réaliser. 


22-24/05: Retour à Bangkok (Thailande). This is the End...


Back to Bangkok!





Les lentilles coréennes déformant les pupilles

Tanya (Kyaktyo, Birmanie).


9h40, couvre-feu dans 20 minutes. La ville est toujours aussi grouillante.


Coup d'Etat! Army's taking over.

Joe




Tue


Journalistes devant le palais du 1er ministre.


Il me reste à peine trois jours en Asie... J'ai l'impression de re-dérouler mon voyage en sens inverse. Bandar - Kuala Lumpur, je me revois en mars dernier. Correspondance de justesse, et me voila à Bangkok, en Thailande, là où tout à commencé. Je me revois au premier jour, au mois de septembre sortant de ma bouche de métro, et découvrant pour la première fois l'Asie. So lost! Aujourd'hui, je me sens chez moi, j'ai toujours du baume au coeur à chaque fois que je retourne à Bangkok (6e fois de mon voyage). Je retrouve mon vieux Joe, toujours égal à lui même. 

A Bangkok, je ne visite pas, je vis. C'est tellement plaisant de sauter dans une rame sans avoir besoin de consulter le plan, de savoir où je me trouve, de connaître la vraie valeur des choses, et même de se faire reconnaître par certains commerçants. Pour moi, Bangkok, c'est la ville de la nourriture: des foodstalls, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit vendent pour une misère de délicieux pad thai, soupes de nouilles, fried rice, cuisses de poulets, brochettes, jus frais, noix de coco... Je me promène, rapporte quelques souvenirs, retrouve des amis, m'occupe des dernières choses que je voulais faire en Thailande... Ca sent la fin.

L'évènement marquant de ces deux jours, c'est le coup d'Etat! Pour le détail politique, voir l'article précédant. Quelques impressions sur place. Depuis deux jours, la loi martiale a été décrétée. Pour autant, malgré mes recherches, je n'ai pas encore réussi à apercevoir un seul soldat. Il est 16h, je suis dans le BTS, le train aérien, quand tout à coup je me retrouve pris dans une foule énorme. Une galère pas possible pour atteindre la rame. Dans le métro, je vois tous les thaïs, l'oeil rivé sur leur smartphone, regardant l'image de 5 généraux stoïques. En regardant de plus près, je réalise qu'il s'agit en réalité non pas d'une image, mais d'une vidéo, et que le personnage central (Prayut) est en fait en train de lire, en desserrant à peine les lèvres, la déclaration de Coup d'Etat! C'est le 19e coup depuis 1932, et il est totalement non violent, mais je ne me pends m'empêcher de ressentir un frisson: drôle de sentiment de se dire qu'on vit un moment de l'Histoire, où l'Armée renverse le Pouvoir!

Le soir, je dine avec mon amie Tanya, que j'avais rencontré en Birmanie. L'annonce du couvre-feu (22h) se fait pendant que nous dinons. Dans la rue, tout semble normal. Nous nous séparons, et je rentre chez Joe. Je me trouve dans la rue à 10h moins 20, et rien ne semble s'être passé: pas un soldat, et encore une foule de thaïs dans la rue, dinant tranquillement, chantant et buvant des bières. Les rues sont toujours aussi embouteillées, les moto-taxis attendent des clients, et les foodstalls grillent des cuisses de poulets. Difficile de s'imaginer qu'il y a eu un coup!

Je "regarde" la télé le soir avec Joe. Toutes les chaines thaïs sont bloquées sur les logos des différents corps d'Armée, avec des petits chants patriotiques, interrompus par des déclarations d'un porte parole. Le lendemain, Bangkok est égale à elle même, rien ne semble s'être passé. En me promenant, j'arrive à apercevoir mes premiers soldats, deux gardes devant le Palais Royal. Une troupe de journalistes, encadrés par la Police devant le Palais du Premier Ministre. Pas d'autres signes, c'est assez perturbant.


22 mai 2014: Coup d'Etat en Thailande


Coup d'Etat du 22/05/2014:



Suite des évènements en Thailande. Pour ceux qui s'en souviennent, la Thaïlande est en proie à une grave crise politique depuis novembre dernier. Je vous avais tapé deux petits articles récap sur la situation là-bas, Cliquez ici pour le Shutdown de Bangkok, ou ici pour mieux comprendre de la scission Jaune/Rouge en Thailande. 



Yingluck Shinawatra, ex PM

En deux mots, les élites urbaines de Bangkok et le Sud du Pays, ultra-royalistes (Jaunes) ne supportent pas la Première Ministre, Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra, l'ancien PM déchu par l'Armée en 2006 et en exil depuis, qui cristalise aujourd'hui encore haines et passions dans l'un et l'autre des camps. Yingluck et Thaksin (Rouges) on le soutien des classes populaires du nord et du nord-est, et on gagné toutes les élections nationales depuis 2001.



Bangkok Shutdown (Suthep Thaugsuban)

Un projet de loi visant à amnistier Thaksin a mis en novembre dernier le feu aux poudres, faisant descendre des milliers d'habitants de Bangkok dans la rue. Ne prouvant trouver de compromis, la crise s'est enlisée, conduisant jusqu'à l'opération "Bangkok Shutdown, Restart Thailand", la paralysie du centre-ville, occupé pendant plusieurs semaines à tous ses points névralgiques. On se souvient enfin que le gouvernement de Yingluck, cherchant à asseoir son pouvoir, avait tenté de lancer des élections législatives (les députés élisent ensuite le PM), qui n'avaient pu aboutir, du fait du boycott extrêmement important dans le Sud et dans la capitale. C'était en février dernier. 



SUITE DES EVENEMENTS:

Mi Mars: Le mouvement s'essoufflant, le Shutdown est fini par être levé, sous injonction des forces de l'ordre. 

21/03: Au grand damne du gouvernement, le Conseil Constitutionnel invalide les élections de février. Le pays est une fois de plus dans une impasse. 

27/03: Parallèlement, la Première Ministre était convoquée par la commission anti-corruption pour répondre de son implication ainsi que de celle de plusieurs de ses ministres dans de fortes allégations de corruption sur sa Politique du riz (promesse électorale de Yingluck d'acheter le riz au paysans jusqu'à plus de 50% le prix du marché). Estimant qu'elle n'avait pas à répondre, cette dernière avait refusé de s'y rendre, et avait envoyé ses avocats. 



07/05: L'Histoire s'accélère! Le Conseil d'Etat, plus haute instance juridique du Royaume, déclare Yingluck et la plupart de ses ministres du Puea Thai coupables de corruption, et les démet de leurs fonctions. Les membres restant réussissent tout de même à créer un gouvernement de transition, chargé d'expédier les affaires courantes. 

09/05: Suthep Thaugsuban, leader des mouvements anti-gouvernementaux redescend dans la rue, décidé coûte que coûte "à faire tomber ce gouvernement et le système Thaksin". La situation devient de plus en plus inextricable...

Mi-Mai: Des manifestants rouges (Red-shirts), soutiens de Yingluck et de Thaksin, majoritairement issus des milieux ruraux du nord et du nord-est, se pressent dans les faubourgs de la capitale. Ils s'étaient pour l'instant tenus en dehors des manifestations. En effet, il faut savoir que si la Police est rouge, l'Armée elle est jaune, et qu'une confrontation directe jaune-rouge risquerait de donner un prétexte à cette dernière pour intervenir et faire tomber le gouvernement, comme elle l'a déjà par le passé. Cette fois-ci cependant, les Red-shirts commencent à montrer leur nez, faisant craindre les violences de 2010 (200 morts et 2000 blessés).




20/05: De son propre chef, l'Armée se déploie à Bangkok et dans les grandes villes, et instaure la Loi martiale. Le Chef de l'Armée de Terre, le Général Prayut Chan O Cha annonce cependant "qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, et que l'Armée n'a pas vocation à faire de la politique". La loi martiale est plutôt bien accueillie par les habitants de Bangkok (à grande majorité anti-gouvernementaux, jaunes)., comme le montre ces concours de selfie sur internet, des plus surprenants...



22/05: Le Général Prayut convoque en début d'après-midi le gouvernement et les leaders de l'opposition, afin de trouver un compromis. 

16h00: Devant l'incapacité des protagonistes à s'entendre, et devant le refus du gouvernement intérimaire de donner sa démission, le Général Prayut annonce un coup d'Etat, démet le gouvernement de ses fonctions, et se proclamme Premier Ministre. Les leaders rouges ET jaunes sont arrêtés et retenus dans un même bâtiment militaire. Déclaration d'un couvre-feu de 22h à 5h, dissolution de la Constitution (à l'exception de la partie traitant de la Monarchie et du Sénat), et abolition du droit de réunion de plus de 5 personnes. Le droit à manifester est suspendu. Ce coup s'est fait sans violence, et aucun blessé n'est à déplorer. 


Déclaration du Coup d'Etat 

31/05: Le NCPO déclare qu'il n'y aura pas d'élections en Thailande pendant "au moins un an", provoquant de vives condamnations internationales.  

Depuis, la junte, qui se fait appeler le Conseil National pour la Paix et l'Ordre (NCPO) (ca rappelle un peu le SLORC en Birmanie, State Low and Order Restoration Concil) gouverne le royaume. L'Armée a promis de redonner a terme le pouvoir à un gouvernement civil après avoir mis en place "ses réformes structurelles". 


Gal Prayut, Chef de l'Armée de Terre, nouvel homme fort du pays.


La feuille de route du Général Prayut compte trois étapes: 

- Reconciliation nationale 
- Conseil des réformes (non élu), chargé de réécrire la Constitution et de rénover la Démocratie (assez similaire au Conseil du Peuple demandé par les manifestants depuis 7 mois au final...)
- Elections démocratiques acceptées par tous les partis. 

La phase de Reconciliation nationale inclue pour l'instant une réforme des programmes scolaires, afin de renforcer la notion de "Thaité", la "fierté nationale" et le "respect pour l'institution monarchique". Un réel virage patriotique donc, "nécessaire" selon le NCPO pour "restaurer l'unité, la paix, et l'amour". Parallèlement, les étudiants sont interdits de réunions, de séminaires ou toute autre forme de contestation, et l'Armée encourage même de dénoncer les élements subversifs qui nuiraient au travail du NCPO. 

Aujourd'hui, une réelle opération de propagande et de démagogie pro-armée est mise en place, incluant censure des médias, gratuité de réception des matchs de la Coupe du Monde, et même concerts karaokés par des soldats, la larme à l'oeil... 





 Thaksin et Yingluck à Paris CDG

Juillet: L'Ancienne Première Ministre, Yingluck Shinawatra, ainsi que nombreux de ses ministres du Pue Thaï ont été libérés et autorisés à quitter le Royaume, à condition qu'ils "renoncent définitivement à toute activité politique". Yingluck, entourée de ses fidèles, s'est rendue la semaine dernière à Paris pour célébrer l'anniversaire de son frère Thaksin, PM en exil depuis le coup d'Etat de 2006, et qui continue toujours à scinder en deux le Royaume.

Autre activité: Suthep Thaugsuban, l'ancien Leader des Yellow Shirts, responsables des manifs et du Shutdown de Bangkok en 2013-2014 vient lui aussi de renoncer à toute fonction publique, et à regagner le Sud du Royaume dont il est originaire, pour se faire... moine!



Suthep Thaugsuban, avant et après le coup (à gauche)



21/08:
Le chef de la Junte, le Général Prayut Chan O Choa, responsable du Coup du 22 mai vient d'être "élu" Premier Ministre du Royaume par une Assemblée nationale (non élue) à une écrasante majorité. Cette chambre est contrôlée dans sa quasi intégralité par les militaires. Sa nomination doit cependant encore être avalisée par le Roi. L'ancien chef de l'Armée de Terre, dont la carrière devait se terminer en septembre 2014, troque ainsi depuis le début de la semaine l'uniforme kaki pour le costume cravate. Si on s'en souvient bien, dans les premières déclarations post Coup, Prayut avait assuré ne pas endosser de fonction au gouvernement. Il compte aujourd'hui rester en place jusqu'à l'automne 2015 "minimum", date jusqu'à laquelle les élections démocratiques ont été suspendues, le temps pour l'Armée de "réformer" le pays, et s'assurer que le parti de Thaksin ne puisse plus être élu. La Junte a cependant annoncé qu'elle continuerait a exercer un pouvoir exécutif en parallèle du nouveau Gouvernement. Depuis le coup d'Etat, les militaires ont très fortement restreint les libertés individuelles, et arrêtent les opposants au régime (qui n'osent s'affirmer aujourd'hui que par le biais d'internet), en encourageant notamment la délation.

Prayut Chan O Choa, nouveau PM de Thaïlande



8 - ASEAN: ASSOCIATION OF SOUTH EAST ASIA NATIONS



ASSOCIATION DES NATIONS D'ASIE DU SUD-EST


L'ASEAN, citée plus d'une fois dans ce blog, est une Association d'Etats politique, économique et culturelle, au même titre que l'Union Européenne. Créée en 1967 à Bangkok, en pleine période de Guerre Froide, elle a pour but d'assurer la stabilité de la région, endiguer les mouvances communistes régionales, et favoriser la croissance économique (zone de libre échange, AFTA, 1991). Avec 10 états membres, l'ASEAN représente aujourd'hui 558 millions d'habitants, soient 8,5% de la population mondiale. 

L'ASEAN comptait initialement 5 pays, la Thaïlande, la Malaisie, Singapore, l'Indonésie et les Philippines (pays libéraux à tendance démocratique). Ils furent rejoints par le Brunei en 1984 lorsque celui-ci obtint l'indépendance. 

L'Association n'a jamais été entendue comme une Alliance militaire. Au contraire, la déclaration de Kuala Lumpur (1971) proclame la région neutre et indépendante vis des puissances extérieures, souhaitant éviter par dessus tout que le conflit vietnamien ne s'étende à ses voisins. 

L'Association change de visage après la fin de la Guerre Froide (qui est symbolisée en Asie par le retrait des troupes vietnamiennes du Cambodge en 92), et l'intégration du Vietnam dans l'ASEAN en 1995, suivi de près deux autres dictatures communistes et socialistes, le Laos et la Birmanie (Myanmar) en 1997. Viendra enfin le Cambodge en 1999, sortant tout juste la tête de décennies d'atrocités. 

Aujourd'hui l'ASEAN organise des sommets annuels, réunissants les 10 chefs des Etats membres. Le secrétariat général de l'Association, changeant également tous les ans, est en ce moment aux mains de Lê Luong Minh, un Vietnamien, et son siège est basé à Jakarta (Indonésie).

Voilà, rien de plus, juste un petit debrief sur cette région que j'avais choisie pour cette année de césure, et qui gardera pour moi une saveur particulière de bonheur, de découverte et d'aventure.


Capitales d'ASEAN:

Wat Arun, Bangkok (Thailande)

Patuxai, Vientiane (Laos)

Centre de Hanoi (Vietnam)

Palais royal de Phnom Penh (Cambodge)

Paya Shewdagon, Yangon, (Birmanie) 
(même si la capitale officielle est Naypidaw, ville fantôme)

Petronas Tower, Kuala Lumpur (Malaisie)

Marina Bay Sands, Singapore 

Merdeka Square, Jakarta (Indonésie)

Manila (Philippines)

Masjid Sultan Hassanal Bolkiah, Bandar Seri Begawan (Brunei)