lundi 3 mars 2014

03-05/02: Yangon (Rangoon)







Deux bonnes cuilleres de "safran" M. Delvigne? 





Paya Shwedagon



Je retrouve une heure apres mon arrivee mon ami Julien, qu on nommera ici la Vigne, ou encore "Seven" (voir plus loin), en Medecine avec moi a Nantes. Quel plaisir de le retrouver, avec sa vieille gueule fripee et ses golden virginia sans filtre! Nous passons la premiere soiree chez Klaus, un autrichien qui nous heberge... monneyant quelques dollars. Le type est assez antipathique, et nous avons beaucoup a nous raconter, aussi nous passons la premiere soiree a discuter dehors, a discuter jusqu a 5h du matin, autour d une bouteille de rouge et de saucisson, apportes expressement de France!

Nous decouvrons Yangon le lendemain matin! Whaouh! Quel depaysement, meme pour moi qui vit en Asie depuis bientot 5 mois! L ancienne capitale est une ville grouillante, sale et decrepie, mais pleine de vie, de couleurs, d odeurs! Anciens batiments coloniaux. J adore tout de suite l ambiance! Les hommes portent un longyi (ou paso), l espece de robe traditionnelle (meme les business men), les femmes et les enfants du thanaka sur leurs joues (espece de pate verte servant a proteger du soleil, et plus ou moins accessoire de mode remplacant ici le maquillage), les gens machent du betel, espece de noix rendant les dents noires, les gencives et la langue rouge sang. On roule ici a droite (comme des fous) avec des volants... a droite! Decision d un des generaux, de changer du jour au lendemain le sens de circulation, la droite lui semblant "astrologiquement" plus favorable.

Petit dejeuner de nouilles, qu une grosse mama nous sert a pleines mains. Delvigne confond safran et piment. On prend le temps de se poser au marche, de se ballader tranquilement dans la ville. Change d argent, on se retrouve a recompter des liasses et des liasses de billets de 1000 Kyats (1 dollars) (prononcez "Tchyats"). Sur les alentours du Bogyoke Aung Saun Market, des petits commercants vendent des tshirts a l image d Aung San Suu Kyi (prononcez "Tchy"). Les choses semblent avoir bien change depuis 2010! Et ce n est qu un debut.

Nous remontons a pied jusqu a la Paya (Pagode) Shwedagon, le monument bouddhiste le plus celebre du pays, symbole national. Cette forme de pagode, est plus ou moins caracteristique du style birman. Ces derniers sont des adeptes de la Petite Ecole bouddhique, le Theravada, comme les Thai, les Lao, les Khmers et les Sri lankais. Contrairement aux autres moines d ASEAN, les bonzes portent ici le rouge, plutot que le safran.

Petite soiree tranquille dans le quartier musulman, que nous terminons a jouer a une espece de jeu entre le pallet et le billard, avec une bande de birmans super sympas!







Joe Joe 


7 Miles, a la recherche de la maison de Julien.




Paya Chaukhtagyi



Paya Ngahtatgyi

 Adios Joe Joe!


Notre objectif du lendemain est de trouver un billet pour Naypidaw, la capitale du Myanmar depuis 2005 pour le soir, et retrouver "7 miles", le village dans lequel Julien et ses parents vivaient en 1997, alors que son pere travaillait pour Medecins sans frontieres. C est alors que nous rencontrons Joe Joe. Sacre personnage... Ce birman, d environ 35-40 ans nous aborde alors que nous recherchons la gare. Il nous aide a obtenir nos billets dans tout ce bordel admnistratif (on doit presenter nos passports etc...). On lui fait part de notre projet, et il decide de nous accompagner. Sur place, le compere se revele vraiment utile: il demande partout, negocie des prix de taxi, de trishaw (le velo a trois places), retrouve la rue, sonne pendant des heures jusqu a ce qu on nous ouvre. Nous avons une planche de photos de Julien enfant. Malheureusement, la maison dans laquelles ils vivaient n existe plus...

Nous offrons le dejeuener a Joe Joe a 7 miles. Notre voisin, un Karen (etat de l est bordant la Thailande, en rebellion ouverte contre l Etat central), parlant un tres bon anglais, nous parle du Myanmar, des changements operes depuis 2010 (dissolution de la junte, et elections generales, liberation d Aung San Suu Kyi, gouvernement civil, changement de drapeau, ouverture de la presse etc...), critiquant ouvertement les militaires: il nous glisse que, 4 ans plus tot, il serait alle en prison pour de tels propos. Nous avions connaissance de la tenue d election a il y a 3 ans, mais beaucoup d observateurs internationaux s interrogeaient a cette epoque sur la reelle ouverture du Regime, une des pires dictature militaire du monde depuis 1962, avec des elections quelques peu truquees, ou le parti soutenu par l Armee (militaires redevenus civils pour la plupart), l USDP, avait amplement triomphe. Le changement semble cependant s etre bien amorce!

Joe Joe decide de continuer a nous accompagner. C est son jour de conge, et il veut nous montrer sa ville. On a un peu peur qu il nous demande de l argent, mais il est vraiment cool, insiste sur le fait qu il fait ca pour son plaisir, et que nous sommes ses "friends". On se rend a la Paya Chaukhtagyi, abritant un bouddha couche au moins aussi grand que celui de Bangkok, puis a la Paya Ngahtatgyi, tres calme. Nous nous posons un peu pour regarder le "coucher de soleil", ce qui semble tenir a coeur a Joe Joe, mais qui est plus ou moins un echec, dans la mesure ou la pagode est orientee vers l Est! 

Nous avons un train de nuit pour Naypidaw a 20h. Joe Joe tient a nous amener dans un magasin de photo, pour qu il puisse developper les cliches de la journee, et les garder en souvenir de nous. Enfin, de Julien, il n a pas de photos de moi! Bon, la nous on se serait bien quittes, il etait temps. C est a ce moment qu il commence a devenir carrement obsessionnel, refusant de nous quitter, nous accompagnant jusqu a chez Klaus, dans une echoppe pour le diner, a la station de train, me montre comment faire un noeud avec un sac en plastique, repete les memes phrases en boucle ("My friends I care of you, no problem, train leaves at 8PM we have time, when you sleep take care of your bag like, when you are in THE Naypidaw take the bus, My friend, my friend, my friend....."). Il nous accompagne jusque dans le train. Et la, un peu bizarre, pendant que je pars acheter des trucs pour le voyage, il demande a Julien quelques dollars, mais tout gene. Il insiste ensuite sur le fait qu il ne les depensera pas, que c est juste en souvenir, pour penser a nous. Il veut egalement absolument que nous l appelions en repartant de Yangon. C est con, mais ca nous refroidit un peu, et meme si la somme est ridicule, ca ternit un peu la journee... Je pense avec le recul que Joe Joe etait un rabateur a trainer du coin de la gare, et qu il comptait nous demander un pour-boire pour son aide du train, mais que finalement il s est pris de cause pour notre "quete", et etait finalement assez gene a la fin de nous demander un peu d argent... Enfin! 


NB: Sur le lien ci contre, 19/02: Le fin mot de la quete de Seven Miles!, les aventures de Julien, lors de son retour a Yangon. 



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